France – Nouvelle-Zélande : les notes des Bleus, par un footeux

Samedi 17 octobre 2015, le grand moment. A peu près 6 mois après le début de la Coupe du monde 2015 de rugby, le XV de France joue son quart de finale face aux redoutables All Blacks. Un rendez-vous incontournable auquel je voulais participer en notant les Bleus. Problème : je suis une quiche en rugby, je suis plutôt branché foot. Qu’à cela ne tienne, il paraît que les joueurs et le staff français en ont marre des critiques des spécialistes de l’ovalie. Ici, aucun risque : des critiques, il va y en avoir, mais je connais pas grand-chose de plus que les règles expliquées dans Le rugby pour les nul(le)s. Donc si vous voulez de belles analyses tactiques, passez votre chemin. Si vous voulez lire les critiques du XV de France par un mec aussi légitime et crédible que Pierre Ménès au foot, vous êtes au bon endroit. Le Yaourt du Sport vous livre les notes des Bleus pour ce quart France – Nouvelle-Zélande (défaite 62 à 13), à travers le regard bovin d’un fan de foot.

Nouvelle-Zélande - France : les notes des Bleus

Nouvelle-Zélande – France : les notes des Bleus

Ben Arous (4) : A abusé des passes en retrait, probablement à cause, il est vrai, du manque d’appels en profondeur de ses coéquipiers. Remplacé par Debaty (60e), en vaut trois.

Guirado (3) : Que ce soit que lui qui fasse les touches, passe encore. Mais si tu veux les faire, fais-les bien ! Le mec arrête pas de les envoyer tout droit ! Ouvre les yeux un peu ! Remplacé par Szwazrseskzswki (56e).

Slimani (4) : Qu’est-ce que c’est que cette condition physique ? On a envoyé Gignac à Merano pour beaucoup moins que ça…  Remplacé par Mas (60e), de graisse. Continuer la lecture

Le rugby pour les nul(le)s

Le rugby pour les nul(le)sVendredi 18 septembre 2015, c’est le début de la Coupe du monde du rugby, la France commence à entrer en effervescence, tel un Guronsan (merci à tous nos sponsors). Pendant près d’un mois et demi, la Terre va tourner ovale. Problème : vous ne connaissez rien au rugby, vous ne saviez pas qu’il y avait des règles pour se mettre des pains et vous ne comprenez pas comment de beaux Australiens peuvent préférer ce sport à un autre beaucoup plus simple et populaire comme le cricket. Rassurez-vous : nous sommes là pour rendre cette période moins pénible et, même, vous transmettre « les valeurs de l’ovalie ».
Et comme nous sommes des buses, nous avons fait appel à un guest : notre ami et confrère, Pierre Ammiche, journaliste docteur ès rugby et auteur du futur best-seller 1000 maillots de rugby. Avec sa contribution, le Yaourt du Sport décrypte pour vous les règles, les valeurs et l’amour du ballon ovale dans le rugby pour les nul(le)s !

Le rugby, c’est quoi ?

Ah… Le Rugby ! Un sport de gentlemen, pratiqué par des bourrins. Un sport de combat collectif, basé sur le respect et le cassoulet. Une union sacrée, un trésor, une culture, les jeux du cirque. Le rugby, c’est beau, c’est les valeurs, c’est le plaisir d’être ensemble, unis autour de la volonté farouche de démembrer l’adversaire. Mais au fond, le rugby, qu’est-ce que c’est ?

Et bien le rugby est un sport. Une histoire d’hommes avec un ballon. Et si on retire le ballon, on appelle ça une partouze. Seulement, même dans les plus sordides clubs échangistes de province, des règles existent, plus ou moins raffinées en fonction que l’on s’éloigne de Paris. En rugby comme en amour, on recherche le plaisir. Et pour ça, les règles sont là. Deux grandes familles s’opposent : les règles explicites et les règles tacites. Les règles explicites : c’est la loi, l’arbitre, fumier garant du bon déroulement d’un match. Ce sont les fondements de base : pas de passe en avant, pas de piétinement de l’adversaire, pas de plaquage à la gargante, pas de coup de coude dans le visage, pas de tacle les deux pieds décollés du sol. Bref, l’explicite, c’est la merde. Mais l’implicite, là, c’est le plaisir. Car l’implicite, c’est la codification de l’initié. C’est le petit geste qui veut dire que tu es du club. Le cri sauvage « DEPUIIIIISSSS LE DEEEEEEBUUUUUTTTTT ! » qui tombe des tribunes dans un rire complice des habitués de la plèbe.

C’est afin que plus jamais vous ne soyez honteusement ostracisés par les amoureux de la chose ovale lors des soirées dédiées à ce sport noble et violent que je vous donne les quelques clefs.

 Le terrain

Terrain de rugby

Terrain de rugby

Le rugby, né dans la ville anglaise de Rugby (ça, c’est à replacer dans un dîner chic avec les collègues que vous détestez), se joue sur un grand rectangle, composé surtout de pelouse au début d’un match. A chaque extrémité, on trouve des grands poteaux, qui forment un H mal fait. Ils se situent sur une ligne blanche, qu’on appelle la ligne d’en-but car elle marque le début de… la zone d’en-but. Après, 22 mètres plus loin, on a… la « ligne des 22m » (qui sert de repère et pour quelques règles de merde). Sur le côté, c’est les lignes de touche. Au milieu, c’est la ligne du milieu. Et les lignes en pointillés, on s’en fout. Voilà, c’est quand même à la portée du premier débile. Pour l’instant.

Comment marquer des points au rugby ?

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Pourquoi la Nouvelle-Zélande est-elle la référence mondiale du rugby ?

Les All Blacks font le haka

Le haka des All Blacks

Ce soir, le XV de France rencontre la Nouvelle-Zélande dans un match qui n’est jamais vraiment amical. Pas à cause d’une rivalité ancestrale, mais parce que les « All Blacks » forment l’équipe la plus redoutable. La question que nous avons posée à notre ami un peu ovale Pierre Ammiche, c’est « comment une si petite île, cachée dans l’ombre de l’Australie, a pu devenir la référence mondiale de ce sport ? » Voici sa réponse.

1) Le rugby dans le sang

Ancienne colonie britannique, terre colonisée par les Écossais et les Gallois au XIXe siècle, toujours membre du Commonwealth, la Nouvelle-Zélande a le rugby qui coule dans ses veines. C’est simple : pas une ville, un village, un hameau sans son terrain de rugby. Pas un collège, une école, une classe sans sa section scolaire ovale. Pas un enfant qui n’ait pas sa balle de rugby avant ses 5 ans. Le nombre de licenciés est hallucinant (200 000, pour un caillou de 4,3 millions d’habitants). Bref, jouer au rugby au pays du long nuage blanc, c’est évidemment une part de culture, mais plus encore, une religion. Et pas question de louper la messe.

2) Un code génétique hors normes

En Nouvelle-Zélande, il y a 15% de Maoris, les habitants historiques. Dans l’équipe nationale de rugby, le taux grimpe à 30% environ. Le pragmatisme et le réalisme britanniques gravés dans la tête, la folie créative des voyageurs du bout du monde dans les tripes, la puissance et l’explosivité des Micronésiens dans les gènes, le cocktail parfait pour la pratique du rugby. Les Maoris font environ 1,85m et 100kg de moyenne. A 13 ans. Les gabarits exceptionnels côtoient les magiciens. Les chefs d’orchestres magistraux se mettent aux service de solistes de génie. Si tout est bon dans le jambon, tout est inouï chez les kiwis. Continuer la lecture

Irlande – France : les notes des Bleus !

Cet après-midi à l’Aviva Stadium, le XV de France avait la possibilité d’obtenir une victoire qui aurait fait Dublin au moral. Malheureusement, loin de se donner de l’Eire, les Bleus n’ont pu faire mieux que match nul face à un quinze du trèfle peu inspiré mais intelligent.

Voici les notes de ce 91e Irlande France de l’histoire.

Irlande - France : les notes des Bleus

Domingo (4) : Dit le bison tatoué. Il a eu du mal à se placer, ce qui a souvent laissé les copains dans la mouise. Remplacé par Debaty (64e), qui s’est fait remarquer par un retour fantastique couplé à un coup de coude magistral. Un ailier refoulé?

Kayser (3) : Astucieuse combinaison en touche, qui ne donne rien (6e), et les autres n’ont jamais été vraiment rassurantes. Dans aucun bon coup, il a pris le bouillon en mêlée ouverte. Remplacé par Guirado (67e).

Mas (2) : Complètement à la raMas lors de l’essai irlandais (11e). Il prend un peu pour toute la ligne d’avants qui s’est faite dévorer sur tous les ballons portés des Verts. Continuer la lecture

Flagrante incompétence !

J’ai imaginé ce que pourraient écrire les éditorialistes irlandais au lendemain de cette annulation.

« Décidément, c’est à croire que les Français ne veulent plus se mesurer à nos équipes. Hier, le match opposant l’Irlande à la France pour le compte du Tournoi des VI Nations a été annulé à la dernière minute. A cause du froid. Evidemment les raisons ne peuvent pas être remises en cause, la pelouse étant gelée le match ne pouvait pas être joué. Mais l’organisation  a été pitoyable. Comment peut-on croire que la pelouse va dégeler dans la journée ? Cela faisait plusieurs jours que le terrain du Stade de France était impraticable, il fallait au minimum prendre ses responsabilités. Si les Français considèrent superflu de chauffer une pelouse quand les températures sont négatives, ils auraient dû prévenir.

Comment un « grand pays du rugby » peut-il oublier de prévoir des mesures contre le gel ? Les autres matches ont été disputés. A croire que seule la France subit la vague de froid. Pourtant, Pays de Galles – Ecosse s’est joué sous -16 degrés, et Italie-Angleterre sous la neige. Comme quoi c’était possible. Les autorités françaises étaient pourtant prévenues, plusieurs matches de football ont été annulés dans leur championnat. Sans doute n’ont ils pas pensé aux supporters ayant parcouru les 1300 kilomètres entre l’Irlande et Paris. Aux passionnés qui ont fait le voyage pour assister à un match de rugby, et qui ont simplement assisté à une démonstration d’incompétence. Ils ont payé leur ticket, leur avion, leur hébergement, et n’ont reçu que du je m’en foutisme en retour. Tant d’irrespect de la part d’un pays qui se targue de sa finale de Coupe du Monde, c’est révoltant.

A côté de ça, dommage qu’un match de rugby soit désormais tributaire des fonds qu’il soulève. A l’heure où seul le sport et sa magie nous éloignent de la crise économique, il est triste de voir que le nerf de la guerre reste encore et toujours l’argent. Si on ne peut nier que c’est la retransmission de la rencontre qui apporte le rêve chez les gens, au final les enjeux économiques prennent le pas sur la compétition. La confrontation aurait pu être avancée à 15 heures, car le soleil a illuminé tout l’après-midi. Le comité organisateur a refusé. A vouloir maintenir le match à 21 heures, tout le monde a perdu : les chaînes, les spectateurs, et le rugby…

Depuis le scandale de la main de Thierry Henry, le peuple irlandais a soif de  revanche. Les Français nous ont volé une belle occasion hier soir, mais je suis sûr que nos Verts verront la haine de leurs supporters comme une source de motivation supplémentaire. Quand l’organisation du tournoi aura trouvé une date, mais c’est une autre histoire… »

S.