Le golf pour les nul(le)s

Le golf pour les nulsUn article de sport, c’est comme une chanson d’Eve Angeli : pour un bon début, il faut que ça commence par une citation d’Oscar Wilde. « Le golf est une agréable promenade à la campagne totalement fichue en l’air par une petite balle blanche ». Pour autant, le golf demeure un sport d’un haut intérêt et nous allons tenter de vous expliquer pourquoi. Et vous faire comprendre ce sport, ainsi que vous permettre de passer pour un expert en quelques phrases chocs. Le Yaourt du Sport vous présente le golf pour les nul(le)s !

Cet article a deux objectifs : éveiller votre curiosité sur un sport trop méconnu et vous donner les bases pour le comprendre. Et uniquement les bases. Si vous ressentez une frustration à ne pas pouvoir développer le « Tiger » qui est en vous, vous pouvez vous procurer le livre Le Golf pour les Nuls, pour aller plus loin.

Evacuons quelques idées reçues

1) « Le golf n’est pas un sport ». Quand vous aurez marché entre 10 et 14 km pour faire un 18 trous (recherche des balles égarées incluse), vous sentirez probablement quelques bonnes courbatures. Bon, après, ce n’est pas non plus un triathlon. Et on peut se déplacer en voiturette pour pas trop marcher. C’est vous qui voyez.

2) « Le golf est un sport de riche ». Je vous donne quelques moyennes d’investissement…
– Un bon matériel complet pour débuter : 400 euros, en occasion très bon état sur internet, et qui durera au moins 5 ans, aucun entretien.
– Cotisation à l’année dans un bon club de province : 700 euros, pour jouer le nombre de fois que vous voulez. Si vous n’êtes pas inscrit et que vous voulez jouer un parcours, le coût pour 18 trous est d’environ 45/50 euros.
Voilà des moyennes, en province pour un club de bonne réputation. Bon, ça reste une somme, mais ce n’est pas tellement plus qu’un abonnement annuel à une salle de sport ! Notez que pour débuter, il vous faudra également prévoir une série de cours avec un prof (on dit pro en langage golfique), d’abord parce qu’il est presque impossible d’apprendre tout seul (trop technique), et puis il vous faudra un « permis de jouer », appelé « carte verte », qui vous donnera l’accès à tout parcours.

Maintenant, voyons en quoi le jeu consiste

A priori, tout le monde sait qu’il faut réussir à faire entrer la fameuse petite balle dans un trou situé sur un beau cercle vert (le « green »), en un nombre de coups le plus réduit possible. Voilà, c’est tout ce qu’il faut savoir.

Le matos

Pour parvenir à ce but trivial, on dispose de cannes, appelées « clubs » (à ce propos, saviez-vous que quand des policiers jouent au golf, ils s’interpellent en disant « passe-moi le club, poulet » ?), dont voici la liste :

– Pour le premier coup, l’engagement, on utilise un « driver », club le plus long avec une grosse tête creuse qui envoie la balle très loin (je ne vous le cache pas : ça dépend aussi un peu du joueur, il faut faire en sorte que ce soit loin, ou mieux, loin et droit).

Les différents clubs de golf– Puis, selon la distance qu’il reste à parcourir pour atteindre le « green », on peut prendre un « bois de parcours », club long avec une tête moins grosse que le driver mais utile pour frapper loin, ou bien un « fer », club avec une tête fine en acier, dont l’angle diffère selon le fer choisi. Il faut savoir que plus l’angle est fermé, plus la balle va loin. Il y a en général 7 fers (du 3, le plus fermé, au 9, le plus ouvert). Pour être complet (ou presque), il existe aussi des fers dits « hybrides », ou « rescues », pour ceux qui se dégonflent à utiliser des bois de parcours, délicats à jouer.

– Par ailleurs, vous avez peut-être déjà remarqué que le green est souvent entouré par des grands bacs à sable. Ce sont les « bunkers ». Et si un golfeur a le malheur de voir sa balle y plonger, pour en sortir, il utilisera un « sand wedge », fer très ouvert. Et oui, les plus perspicaces d’entre vous l’auront remarqué : il s’agit donc d’un « club sand wedge ».

– Et enfin, lorsqu’on arrive sur le green, on dégaine le « putter », comme celui que vous utilisez au golf miniature pour humilier vos petits cousins. Les coups réalisés avec un putter s’appellent des « putts » (prononcez « peutes », à l’anglaise, sinon vous risquez de mal vous faire comprendre en proposant « on va se faire des putts ? »).

Calcul du score

Premièrement, vous devez savoir que pour chaque trou, il existe un nombre de coups théorique pour faire entrer la balle. Ça s’appelle le « par ». Ce repère est déterminé par la distance entre le point de départ et l’entrée du green. En gros, pour une distance de moins de 180m, vous avez 3 coups, entre 180 et 390m, 4 coups, et au-delà, 5 coups, la distance maximale étant de 500m environ. On peut alors calculer le par du parcours en additionnant les pars de chacun des trous (au nombre de 18 pour un parcours complet).

Pour calculer le score, accrochez-vous… On compte le nombre de coups qui ont été nécessaires pour entrer la balle dans le trou ! Mais petite subtilité, chaque score à un trou porte un nom. Si vous entrez la balle suivant le nombre théorique de coups, vous faites un « par ». Si vous le faites en un coup de plus, vous faites un « bogey », deux coups de plus un « double bogey » et ainsi de suite. Si vous faites un coup de moins, ce sera un « birdie » (bravo), deux coups de moins, un « eagle », trois coups de moins (signe que vous ne savez pas compter ou que vous avez triché), un « albatros ». Et au-dessus, c’est le Soleil. Et dans le cas miraculeux où vous entrez la balle en un coup, on parle de « hole in one » (ou « trou en un » pour notre ami Patrick Montel).

Un peu de vocabulaire technique pour se la raconter

– Quand un joueur frappe la balle, il fait un « swing », qui, s’il est bien effectué, lui permettra d’envoyer la balle plus ou moins loin, et plus ou moins droit. Ainsi, chaque (bon) joueur sait à quelle distance il va envoyer la balle, selon la force et la pureté de son swing, et le choix du club. Si tout se passe bien, par exemple, un driver enverra la balle à environ 230m, un fer 3 à 190m, un fer 5 à 160m, un fer 9 à 120m, ce qui permet de choisir le club par rapport à la distance à parcourir.

Les différentes types de terrain au golfLes différents types de terrain. La partie herbeuse, bien tondue qui s’étend entre le départ et le green s’appelle le « fairway ». La partie d’herbe plus haute autour est le « rough ». Le « green », que vous connaissez bien désormais, est toujours tondu ras et souple pour que la balle puisse répercuter l’effet que le golfeur n’aura pas manqué de lui donner lors de son dernier coup d’approche (coup ayant pour but de s’approcher du trou, sur le green). Il y a donc aussi les « bunkers » dont nous vous avons déjà parlé (cf. le « sand wedge »). Et enfin les « obstacles d’eau ». Inutile de vous dire que lorsque votre balle est dedans, c’est un peu difficile de la jouer. Pas la peine d’enfiler masque et tuba.

Le handicap. Aucun lien avec la COTOREP ici. Sachez simplement que si vous vous mettez au golf, on va vous attribuer un « handicap ». Cela signifie qu’en tant que débutant, vous aurez le droit à plus de coups que les autres. Par exemple, au tout début, une fois que vous avez obtenu votre « carte verte » (le « permis de jouer »), vous avez 3 coups autorisés en plus sur chaque trou (on appelle cela des « coups rendus »). A savoir : pour un trou coté « par 4 » (par égal à 4), si vous rentrez la balle en 7 coups (4+3), on estimera que vous avez fait le « par ». Petit test pour voir si vous suivez : si vous n’aviez pas ce handicap, quel aurait été le nom de votre score en +3 ?… Réponse : un chou marreur triple bogey ! Si vous n’avez pas trouvé la réponse, pas de panique : refaites un petit tour sur le thème « Calcul du score », quelques paragraphes plus haut. Quant à votre handicap, il baissera au fur et à mesure de vos (bonnes) performances. Et plus il baissera, moins vous aurez de « coups rendus ».

Quelques phrases chocs pour passer pour un expert

– Il est évidemment important de pouvoir citer quelques joueurs. Le premier d’entre eux étant bien sûr Tiger Woods. Oui, il joue toujours. Il est même encore numéro 1 mondial (à la date d’écriture de l’article, en 2014, NDLR), et oui ! Et en plus, il se tape est en couple avec la ravissante Lindsey Vonn (NDLR : c’était le cas en 2014, nostalgie…) ! L’occasion pour vous de vous interroger : « Tiger Woods n’est-il pas maintenant plus people que golfeur ? Il faut qu’il se méfie, la jeune génération pousse… » Et étayez votre questionnement en citant les jeunes Rory McIlroy (né à Holywood !… en Irlande du Nord), qui lui est en couple avec la non moins charmante tenniswoman danoise Caroline Wozniacki, et… un Français, Victor Dubuisson ! C’est LE grand espoir du golf français.Victor Dubuisson Il n’a pas encore 24 ans, mais pour réussir dans le golf, il a été obligé de se donner un style de quadragénaire, comme vous pouvez le constater sur la photo. Il a réalisé quelques belles performances et est à l’heure actuelle 21e mondial (NDLR : ce fut éphémère…). Il représente donc une excellente raison de s’intéresser au golf dès maintenant : il est en pleine ascension et quand il sera le meilleur, vous pourrez dire que vous le suiviez depuis le début ! De plus, c’est quelqu’un de très impulsif et ses coups sont très spectaculaires… Il existe d’autres golfeurs renommés, tels que Phil Mickelson, Ernie Els, etc. Si quelqu’un vous coince sur le nom d’un joueur, tentez le bluff : « Oh, je suis beaucoup moins le golf depuis la fin de la grande époque Vijay Singh » (golfeur fidjien, n°1 mondial en 2004).

– Les grandes compétitions du circuit professionnel masculin. Le golf masculin comprend deux circuits (groupements de tournois) principaux : le PGA Tour, principalement américain et le plus prestigieux, et l’European Tour, principalement européen. La saison est dominée par 4 tournois, dits tournois du Grand Chelem (comme en tennis) : le Masters d’Augusta (avril), l’US Open (juin), le British Open (juillet) et l’US PGA (août). Mais il y a également deux autres compétitions prestigieuses, par équipe cette fois : la Ryder Cup, qui oppose Américains et Européens, et la Presidents Cup, qui oppose Américains au reste du monde sauf l’Europe. Faites un mix de tout ce que vous avez appris : « Victor Dubuisson sera peut-être enfin le premier Français à remporter un tournoi du Grand Chelem ! Et il pourra peut-être alors aider l’équipe européenne à gagner la prochaine Ryder Cup ! »

En conclusion : essayez le golf

Vous l’aurez compris, le golf est un vrai sport, très exigeant techniquement et nerveusement, dans lequel on se bat avec soi-même avant ses adversaires. Il nécessite du temps (entre 3 et 4 heures pour faire un parcours complet), un certain budget. En amateur, vous évoluez dans une nature entretenue et protégée, au milieu de gens en général de bonne compagnie, dans la mesure où, chacun faisant d’énormes bourdes, les frimeurs sont vite confondus.

Alors si vous savez passer à travers les roughs épais, les bunkers aux sables mouvants, les arbres que vous rêverez d’abattre, que vous avez l’humilité de supporter quelques coups dans le vide, les balles qu’on ne retrouve pas après avoir fait le coup du siècle, et faire 5 putts pour rentrer la p***** de balle alors que vous étiez sur le green en 2 coups, vous adorerez. Et pour progresser et apprécier davantage, vous pouvez poursuivre votre apprentissage avec Le Golf pour les Nuls, la version papier (et payante). Et si ça ne vous plaît pas, ce n’est pas grave, vous pourrez toujours vous mettre au quidditch.

Si certains éléments vous semblant indispensables ont été oubliés, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaires ou sur la page Facebook ou via le compte Twitter ! Et pour parfaire votre culture de nul(le) en sport, rendez-vous dans la catégorie « Pour les nul(le)s ».

Le P. & B.

11 réflexions sur « Le golf pour les nul(le)s »

    • Si une balle sort des limites, il faut revenir au dernier endroit où la balle a été tapée et ajouter un coup de pénalité.
      Si une balle tombe dans l’eau, on peut soit procéder de la même façon, soit jouer la balle sans coup de pénalité, en la positionnant avant l’obstacle d’eau (pour être précis : sur une droite imaginaire reliant le trou et l’endroit où la balle est tombée dans l’eau, on peut placer la balle sur cette droite, n’importe où du moment qu’on se situe avant l’obstacle d’eau). Dit comme ça, on dirait un peu les règles du Sloubi, mais c’est ce que disent les règles sur ce cas un peu plus complexe.

  1. Chouette article !
    Ça résume bien ce sport, où on apprend l’humilité et la gestion des émotions.
    Un joueur expérimenté m’a glissé un jour que le plus dur était les 20 premières années. Après, ça commence à aller un peu mieux :-D
    J’ai commencé il y 5 mois, je suis laaaaarge.
    Pour info après l’albatros, il y a le condor. Mais ça, c’est encore une autre histoire…

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