Notre sportif de l’année 2011 : Novak Djokovic

Novak Djokovic terminera la saison 2011 sur la plus haute marche du classement. Les masters, comme toujours dernier tournoi de la saison, viennent de s’achever à Londres, et les performances du serbe tout au long de l’année en font l’un de nos nommés au titre de sportif de l’année 2011.

Janvier – Mai : 41 matches, 41 victoires

Comme chaque année, le 1er grand rendez-vous de la saison se déroule à Melbourne avec l’Open d’Australie. Il répond présent en s’imposant en finale face à Andy Murray (6-4, 6-2, 6-3), après avoir notamment éliminé Federer en demi-finales (7-6, 7-5, 6-4). Un affrontement d’une grande intensité entre le serbe et le suisse, le premier de la saison en tout cas. Quoi qu’il en soit, « Nole », comme on le surnomme, remporte le premier tournoi du grand chelem de l’année, et s’impose en Australie pour la deuxième fois de sa carrière après 2008.

La suite de son début de saison est tonitruante : il conserve son titre à l’Open de Dubaï, puis remporte les Masters 1000 d’Indian Wells. Il passe à cette occasion deuxième au classement ATP.

Djokovic est intouchable, il gagne les masters 1000 de Miami, puis l’Open de Belgrade, puis les masters 1000 de Madrid, puis les masters de Rome. Fin mai, il est déjà assuré d’être qualifié pour les masters de Londres en fin d’année. Un record.

Il arrive donc à Roland-Garros avec une statistique impressionnante : en 2011, 37 matches, 37 victoires. A la fin du tournoi, il peut dépasser le record de John McEnroe et ses 42 victoires consécutives. A la fin du tournoi, il peut devenir numéro 1 mondial. Mais le destin en décide autrement, Fognini déclare forfait en quart, et le match ne peut compter dans son décompte de victoire. Il restera coincé à 41, car Roger Federer l’élimine en demi-finales. Nadal reste 1er au classement ATP, et Djokovic n’égale pas le record.

Wimbledon, le passage du flambeau

Finalement il n’aura pas attendu beaucoup plus longtemps. Après un forfait au Queen’s, il s’engage à Wimbledon avec pour objectif de détrôner l’empereur Nadal. Il lui suffit d’arriver en finale. Et la finale, il l’atteint aux dépens de Jo-Wilfried Tsonga. Il devient numéro 1 mondial, et rejoint en finale… Rafael Nadal. Il gagne en quatre sets (6-4, 6-1, 1-6, 6-3), et remporte son deuxième tournoi du grand chelem de la saison.

Sa nouvelle couronne ne le gêne pas plus que ça, et le bulldozer Djokovic ne s’arrête pas. Il ajoute une nouvelle victoire à son palmarès avec les masters 1000 de Montréal. A l’US Open, il réalise un tournoi difficile mais finit par s’imposer en finale encore une fois face à Nadal et en ayant éliminé une nouvelle fois Roger Federer.

Les duels Djokovic-Federer, métronomes de la saison

Il y aura eu 5 confrontations entre le serbe et le suisse cette année. Le résultat parle de lui même : 4 victoires à 1 pour Djoko. C’est une statistique impressionnante compte tenu du standing de Federer, et ces affrontements sont un véritable symbole de l’état de forme du champion serbe cette saison. A Melbourne, il le bat alors qu’il est largement favori, puis juste après à Dubaï. Les deux fois, sans perdre le moindre set. La troisième rencontre a lieu à Indian Wells, et se solde une nouvelle fois par une victoire de Djokovic. Federer n’aura gagné qu’une fois, à Roland-Garros, au terme du match qui restera comme le plus beau de la saison, en termes de technique et d’intensité.

Le symbole fort, c’est que ces rencontres ont probablement été les facteurs les plus décisifs dans la sortie du suisse du top 3 mondial (une première depuis 2004). Novak Djokovic aura donc fait tomber une légende, tout au long d’une saison qu’on ne peut qualifier que d’impressionnante.

Un comportement qui n’agace plus

Autre signe fort, Djokovic est plus apprécié au sein du circuit. En effet, il était souvent critiqué à cause de ses moqueries envers ses partenaires et un comportement parfois antisportif. Mais à 24 ans, le serbe a mûri et les joueurs le connaissent désormais. Son humour et ses pitreries en font un chouchou pour le public et les journalistes, et les joueurs n’en font plus une affaire d’état. Il a haussé son niveau de jeu, notamment sa première balle, et reste un des joueurs les plus difficiles à déborder sur le circuit. Il est complet et spectaculaire, autant de raisons qui en font un personnage très apprécié dans le monde de la petite balle jaune.

Au final, il est clair que Djokovic est une des grandes personnalités du sport de 2011. Il est devenu un vrai champion, qui a mérité sa place de numéro 1 mondial en enchaînant les performances extraordinaires tout au long de la saison, et qui a maintenant gagné le cœur du public. Même si sa fin de saison est moins rayonnante que le début, ses statistiques parlent pour lui : 3 titrs en Grand Chelem, 5 Masters 1000, 70 victoires, 6 défaites. Et il restera quand même le joueur qui aura détrôné la paire Federer-Nadal du haut du classement, et qui aura enchanté la planète tennis durant toute cette année 2011.

S.

Les ratés du sport au cinéma

Le lien entre le sport et le cinéma peut être symbolisé en un mot : l’émotion. En sport, l’émotion est due à la tension de l’instant, tout se joue à un moment précis, et incertain par définition. Au cinéma, tout est travaillé à l’écriture du scénario, et dans l’angle de vue choisi pour filmer une action et en faire ressortir un sentiment. Certains réalisateurs ambitieux ont tenté de lier les deux en produisant des films sur le sport, avec plus ou moins de réussite. On ne parle pas de « film de sport », mais on utilise le sport pour faire une comédie, un drame, et raconter une histoire. Mais si on parle parfois de « navets », il faut en distinguer deux types : les volontaires et les involontaires.

Les « navets » volontaires

Il faut tout d’abord comprendre ce qu’est un navet « volontaire ». C’est un film pauvre au niveau de son scenario, et farfelu dans ses scènes, mais qui n’entend pas traiter de la réalité du sport. L’archétype, c’est sans doute Shaolin Soccer. Une équipe de moines tibétains qui jouent au foot, et qui dont le gardien se sert d’une technique de pâte à crêpes. J’ai du mal à croire que Stephen Show, le réalisateur, ait voulu faire un film réaliste et véhiculant les valeurs du sport. Dans ce cas le sport est utilisé comme base, avec des ficelles évidentes comme le tir de la dernière seconde au ralenti, ou la nouvelle ferveur du public pour une équipe qui monte.

Dans le même genre on peut citer Airbud ou Didier. Dans ces deux cas les scénaristes utilisent deux sources à émotions : le sport et les animaux. On s’attache à ces animaux qui excellent en basket et en football, et ça donne la recette idéale pour une comédie familiale ! On en oubliera sans doute, mais on se doit de citer d’autres films qui entrent dans ces catégories, comme Rasta Rocket ou Space Jam.

Encore une fois, le terme « navet » est très subjectif, dans la mesure où un film est mauvais ou non selon l’appréciation du spectateur. Il faut bien rappeler que le but est de faire rire, pas de gagner un oscar. Mais il existe tout de même des exemples d’échecs, de films qui se voulaient solides, et sensés, mais qui n’ont pas marché.

Les « navets » involontaires

L’idée n’est pas de flinguer ces films, cela nécessiterait une légitimité et de réelles connaissances cinématographiques. Mais on peut s’interroger sur les raisons de l’échec. Premier exemple, 3 Zéros. Tout était là, les acteurs (Lanvin, Darmon, Nanty) n’étaient certes pas nommables aux César, mais ce sont de bons acteurs. Le scenario tient debout, et le PSG en toile de fond et l’apparition de vraies personnalités du football donnent une vraie crédibilité. Le problème c’est peut-être le choix de l’acteur principal. Pourtant Lorant Deutsch n’est pas mauvais en football, mais l’image qu’il donne pêche dans le résultat final. L’aspect comique prend trop le pas, et la mayonnaise ne monte pas. Les audiences s’en sont ressenties : moins d’un million d’entrées.

Parfois, les grands acteurs sont là, mais c’est la réalisation qui pêche. Dans Wimbledon de Richard Loncraine, les prises de vue et le scenario enlèvent l’apport du sport dans le film. Les matches sont mal filmés, le scenario est trop romancé pour rester crédible. Pourtant, on sent que le réalisateur a vraiment voulu utiliser les émotions véhiculées par le sport pour donner du fond à son film. Le casting est également efficace avec Kirsten Dunst et Paul Bettany. Mais au final, ce film ne trouve pas son public car il parle trop de sport pour les amoureux de comédies sentimentales, et il le dénature trop pour les amoureux de sport. Résultat, le film a traversé le box office de manière anonyme.

C’est peut-être l’enjeu le plus important du film sur le sport, trouver le dosage pour que l’ensemble soit réussi. On l’a dit, les émotions transportées par le sport et le cinéma sont puissantes. Il faut trouver la quantité idéale de chaque pour que tout prenne.

Nous avons donné ici quelques exemples de films dans lesquels justement le dosage des ingrédients n’est pas bon. C’est évidemment une liste non exhaustive et surtout subjective. Et elle ne sous-entend pas que la recette idéale est imaginaire. Certains films sur fond de sport sont des chefs-d ‘œuvres. Mais il est délicat de ne pas tomber dans la facilité, et de trop tirer sur des ficelles d’émotions évidentes, car la caricature n’est jamais loin. Pour terminer sur un sujet très actuel, il sera intéressant de savoir si « Le Stratège », qui sort dans les salles obscures, avec Brad Pitt a trouvé l’équilibre et évitera donc d’être cité dans une prochaine liste de ce genre…

S.

L’étrange week-end de monsieur Loeb

Sébastien Loeb devient l’homme le plus titré de l’histoire en sport automobile. Il était assuré de remporter son 8è titre de champion du monde de rallye dès vendredi, et dépasse donc Michael Schumacher et Valentino Rossi, et leurs 7 titres respectivement en Formule 1 et en moto GP. En effet, fort de ses 222 points, il ne pouvait plus être rattrapé avant les deux dernières manches du RAC, son seul concurrent Mikko Hirvonen ayant abandonné dès la première étape suite à une casse de son radiateur. Fatigué par une fin de saison très intense, il aurait pu attendre patiemment la remise du trophée. Mais le champion reste un compétiteur, et sa soif de victoire n’était pas étanchée, et il voulait quand même tenter de remporter le dernier rallye de la saison, dominé jusqu’alors par le finlandais Jari-Matti Latvala. « Tout était encore possible » selon Loeb, qui n’avait que 7’’5 de retard.

Mais dimanche matin, sur le chemin du point de départ à Builth Wells, il percute un véhicule civil, alors que la route était fermée à la circulation. C’était une touriste espagnole, apparemment perdue. « J’ai vu au dernier moment débouler une voiture en face. J’ai pilé et serré tant que j’ai pu sur la gauche, (…) mais on s’est percutés de face, à basse vitesse », raconte-t-il. Un accident bête, sans blessé heureusement, mais un radiateur enfoncé, obligeant Loeb et son co-pilote Daniel Elena à abandonner avant le début de la dernière spéciale. Latvala ne sera pas rejoint et remporte donc le rallye de Grande Bretagne. La DS3 de Loeb a été remorquée jusqu’à la ligne d’arrivée, et le champion a quand même pu passer sur le podium en tant que champion du monde. Drôle d’histoire, qui aurait pu être moins cocasse si elle avait coûté le titre au français. Mais sans aucun dégât physique ni conséquence au classement, on ne retiendra que l’aspect insolite de l’aventure.

S.

Actes racistes et homophobes dans le sport : peut-on lutter à petite échelle ?

« Le sport est un vecteur de respect, de citoyenneté, de tolérance. » Cette phrase résonne comme la plus forte au sortir de notre entretien avec Arnaud Kenigsberg, chargé de mission sport à la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA). Si cette phrase est exacte par définition, elle implique un revers de la médaille important. En effet si ces valeurs ont toujours fait la force du sport en général, son aspect populaire le rend sujet aux actes racistes. Aujourd’hui, tous les problèmes d’inégalités sont dus au caractère public du domaine. Et quand on parle d’une matière aussi populaire que le sport, évidemment l’ampleur est énorme. Quelles soient de type raciste ou même homophobe, les violences sont étroitement liées à la visibilité du sport en question, et donc à son rayonnement.

Simplement comment faire pour lutter contre le racisme et l’homophobie dans le sport ? De son côté, la LICRA coordonne les actions organisationnelles, reçoit et traite les plaintes et assure le relai français de l’association FARE (Football Against Racism in Europe). D’autres associations comme la FSGL (Fédération Sportive pour les Gays et Lesbiens), s’occupe de tout cela en termes de violences homophobes. Mais les actions individuelles peuvent-elles porter leurs fruits ? Est-il possible de freiner le racisme et l’homophobie en agissant à la plus petite des échelles ?

Déjà, il faut bien comprendre la synergie entre la démocratisation d’un sport et le nombre des actes racistes qui y sont affiliés. M. Kenigsberg nous précise que si 100 actes ont été répertoriés par la LICRA en 2010, c’est une infime minorité compte tenu du pourcentage d’actes qui ne sont pas dénoncés. C’est le premier levier d’action disponible pour tous. Les actes racistes et homophobes ne sont que trop rarement révélés aux associations. Alors lorsqu’on est témoin d’un de ces actes, que ce soit sur un lieu d’entraînement, dans un stade ou tout simplement en loisir, il faut garder en tête que la victime n’ira peut-être (sans doute ?) pas raconter l’agression.

Deuxième levier d’action, éviter les effets de masse. Moins médiatisés que les actes racistes dans les stades par exemple, les lynchages dans les centres d’entraînements sont pourtant très nombreux. Et dans ce cas, la principale faute, c’est de penser que « ce n’est pas grave, ce n’est que de l’humour ». Les moqueries peuvent faire partie de l’humour, mais il faut s’assurer que tout le monde, et donc surtout la cible des quolibets, l’entend de cette manière. Oser s’interposer face à la masse et prendre parti pour défendre la victime peut-être primordial, car cela peut inciter d’autres personnes qui ne disent rien uniquement pour faire comme le groupe. De plus, cela peut convaincre la victime de dénoncer ces actes, ou même d’autres commis auparavant.

Evidemment, l’endroit où les actes racistes sont les plus visibles reste les stades de football. Encore une fois, il faut se rappeler de la connexion entre le caractère populaire d’un sport et le nombre des actes de violence. Ce n’est pas l’essence même du football qui incite ces actes, mais le fait que ce soit le sport le plus suivi en France. Au-delà du plus grand nombre dû aux plus nombreux pratiquants, le moindre fait ou la moindre parole raciste est tout de suite éclairé par le rayonnement médiatique. Prenons l’exemple du rugby, un sport dont le nombre de licenciés et de supporters augmente d’année en année ces temps-ci. Les associations contre le racisme et l’homophobie s’accordent à dire que cette augmentation est accompagnée d’une hausse des actes de violence recensés dans les stades. Le troisième levier d’action est donc la prohibition des paroles racistes ou homophobes dans les stades. En se basant sur la même mécanique que l’effet de masse, il faut garder à l’esprit que la plupart des gens proférant des insultes par exemple ne le font que par effet de groupe, et ne sont pas eux-mêmes racistes ou homophobes. Savoir dire non ou savoir dénoncer de tels actes, c’est aider les victimes d’une part, mais peut-être aussi faire germer l’idée dans d’autres têtes que tout le monde peut agir.

Ces trois leviers semblent bien-sûr anecdotiques, mais il faut croire en l’effet papillon. Une petite action peut en mener une autre, et le nombre d’actes recensés est en augmentation. Cela ne veut pas dire que le nombre d’actes racistes ou homophobes augmente, mais que les gens prennent conscience qu’il faut les révéler. Il ne faut donc pas hésiter à ajouter sa pierre à l’édifice, et commencer à lutter à son échelle, pour pourquoi plus tard recevoir un LICRA d’or, récompense accordée tous les mois aux plus méritants. C’est le moyen le plus efficace pour que le sport reste, comme le dit M. Kenigsberg, « un modèle d’intégration, de mélange des cultures et de mixité sociale ».

S.

David Douillet, des tatamis au conseil des ministres

David Douillet est né le 17 février 1969 à Rouen. Muni de capacités physiques hors normes (1.80m et 80 kgs à 11 ans!), il débute le judo à Neufchâtel en Bray. Un véritable colosse. Il atteindra son gabarit final pendant ses années de sport études à Rennes : 1m96 et plus de 120 kilos. Lors d’une compétition il est remarqué et intègre l’Institut National du Sport et de l’Education Physique (INSEP). Parallèlement au judo, il y décroche un BTS action commerciale. C’est en 1988 qu’il obtient son premier titre en devenant champion de France junior. Il attendra 1991 pour décrocher son premier titre senior. Il dispute ensuite ses premiers jeux Olympiques à Barcelone, en 1992, durant lesquels il termine troisième et ramène donc la médaille de bronze.

La consécration puis la suprématie

Dès 1993, il décroche à 24 ans son premier titre mondial à Hamilton au Canada. Puis ensuite, tout s’enchaîne : titre européen l’année qui suit en Pologne, double titre mondial poids lourds et toute catégorie au Japon, et surtout premier titre olympique en 1996 à Atlanta. En demi-finale de ces Jeux Olympiques, il prend même sa revanche sur Naoya Ogawa, qui l’avait éliminé 4 ans plus tôt à Barcelone. Fait amusant, il ne recevra sa médaille qu’en 1997, les organisateurs ayant malencontreusement échangé les médailles « homme » et « femme » à Atlanta.

Mais deux mois après les JO, un grave accident de moto le blesse sérieusement au mollet et à l’épaule. La fin de sa carrière ? C’est sans compter la volonté de l’homme, prêt à tout pour « redevenir un athlète, puis un champion ». Dès 1997, il remporte les jeux méditerranéens, puis les mondiaux à Paris. Cependant, une nouvelle blessure au poignet l’éloigne des tatamis jusqu’à son dernier grand défi, Sydney.

Sydney 2000, L’apothéose du colosse

Après une triste 7è place aux championnats d’Europe de Bratislava en 1999, tout le monde le dit « finit » et « dépassé ». En revanche, lui y croit : « Sydney ? Il faudrait me couper une jambe pour que je n’y aille pas ». Malheureusement, des problèmes de dos entachent sa préparation physique et même son coach avoue que ce sera compliqué. Mais il est bien présent, et même porte-drapeau de la délégation française pendant la cérémonie d’ouverture.

Pendant la compétition, il se hisse assez facilement en finale où il retrouve Shinishi Shinohara, qu’il avait déjà battu en finale des championnats du monde à Paris en 1997. Pour le dernier combat de sa carrière, il s’impose grâce à un yuko dans la dernière minute, décroche pour la deuxième fois l’or olympique, et devient par la même occasion le judoka le plus titré des championnats internationaux. La légende David Douillet est écrite.

La reconversion en homme d’affaires et consultant

Depuis 1997, il entretient une très bonne image auprès des français. En plus de ces victoires successives dans les dojos, il s’occupe de l’association « Pièces jaunes » avec Bernadette Chirac. Il est également actionnaire d’une agence de voyages, mais celle-ci tombe en faillite en août 1997. Après sa retraite en 2000, il est même impliqué dans une affaire de « complicité et recel de banqueroute » dans cette même agence. C’est la seule zone sombre dans l’histoire d’un homme d’images, mais qui sera vite oubliée tant David Douillet est apprécié.

Parallèlement à sa carrière d’homme d’affaires, il entame une nouvelle vie de consultant, d’abord pour France Télévisions puis pour Canal +. Il est même nommé au sein du comité directeur  de la fédération  française de judo en 2005 et 2008. David Douillet est un homme volontaire, aux multiples facettes, et c’est sans surprise qu’il se lance dans la politique.

 « La politique est une affaire de cœur autant que de raison »

En 2009 il est nommé secrétaire national à la vie sportive de l’UMP. Une reconversion qui surprend évidemment, comme lorsqu’un sportif devient chanteur ou acteur. Sa femme Valérie, elle, n’était pas surprise : « David a toujours voulu s’investir en politique, et quand on le connaît bien, le voir suivre cette voie est tout sauf une surprise ». C’est le début d’une belle ascension pour l’ancien champion, mais il a tout à prouver. « Je sais qu’on ne m’attend pas, mais la crédibilité, ça ne s’acquiert pas, ça se gagne » déclare-t-il sur son blog.

Il est ensuite candidat à l’élection législative, et devient député de la 12è circonscription des Yvelines.  Ensuite tout s’enchaîne : il est élu conseiller général d’Ile de France en 2010, puis secrétaire d’état auprès du ministre en 2011. Et en septembre 2011, il prend la place de Chantal Jouanno partie au sénat, et devient ministre des sports.

Sur son site, il donne sa définition de la politique («la politique est une affaire de cœur autant que de raison») et déclare assumer cette fonction avec sérénité et ambition.

Le petit prodige du judo est arrivé au sommet de la hiérarchie du sport sur le terrain, puis au sommet de la hiérarchie du sport en politique. Une véritable success story pour un homme avant tout apprécié par tous ses compatriotes, qu’il entend désormais servir avec « enthousiasme, et détermination ».

S.