Sept nouveaux jours de course sur le Tour de France 2012 et de nombreux faits marquants. Que faut-il retenir de cette deuxième semaine ? Si vous n’étiez pas devant votre écran ou si vous avez oublié ce qui s’est passé, le Yaourt du Sport dresse pour vous un bilan de la Grande Boucle après les deux tiers du parcours. L’occasion d’évoquer le premier gros contre-la-montre, les premières étapes de haute montagne et surtout de faire un nouveau point sur nos pronostics yaourt d’avant-course, ainsi que ceux faits après une semaine. Et n’oubliez pas qu’il n’est pas trop tard pour commencer à (faire semblant de) s’intéresser au Tour ! Tous les mots-clé du Tour sont sur le Yaourt du Sport !
US Posky, UK Postal… La Sky a-t-elle tué tout suspense pour le général ?
Oui. Question suivante ?
Bon, ok, on développe un peu… Pour ceux qui se demandent ce que signifient les deux premiers noms, ils font référence à une époque que l’on croyait révolue sur le Tour, celle où l’équipe de Lance Armstrong, l’US Postal, écrasait la course avec sa dream team. Et bien, on a presque retrouvé ce sentiment en voyant les coureurs de l’équipe britannique Sky. On avait dit, avant le début du Tour, que cette équipe était une véritable armada, tant pour les sprints, les contre-la-montre que pour la montagne. Ça s’est confirmé cette semaine. Premier acte : le contre-la-montre du lundi 9 juillet. Bradley Wiggins a remporté l’étape, ok, c’est un très bon rouleur. Mais s’imposer près d’une minute devant Cancellara, grand spécialiste également, c’est quand même un sacré écart. D’autant que le Suisse n’a fini que troisième, étant devancé par… Christopher Froome, de l’équipe Sky. Vous me direz, ce sont de très bons rouleurs. Certes, mais apparemment ce sont également d’excellents grimpeurs, en témoigne la victoire de Froome à la Planche des Belles Filles, lui qui avait emmené son leader durant toute l’ascension… Qualités qu’ils ont confirmées durant le deuxième acte : les Alpes (11 et 12 juillet). Bien qu’ils aient été quelquefois attaqués, les deux Britanniques ont su, somme toute assez aisément, contrôler les velléités de leurs adversaires. Donc les Sky écrasent plus ou moins tout le monde en haute montagne et en contre-la-montre, deux exercices qui requièrent des qualités physiques assez différentes… Ceci dit, on a déjà vu d’autres coureurs être aussi excellents en chrono qu’en grimpette. Des exemples ? Facile : Armstrong, Contador, Ullrich, Astérix… Non, oubliez Astérix, lui, il triche, il se dope à la potion magique !… Euh attendez… Ne me faites pas dire ce que j’ai pas dit ! Je ne me ferai pas l’écho des soupçons de dopage concernant l’équipe Sky. Ne comptez pas sur moi pour relayer les informations concernant un médecin de l’équipe qui aurait officié à la Rabobank du temps de quelques scandales.
Le Yaourt avait-il vu juste pour le podium ?
Assurément !… Bon d’accord, on s’est sans doute bien viandé. On l’a dit, Bradley Wiggins est dans un fauteuil pour être le premier Britannique à remporter le Tour. Fauteuil tiré par son coéquipier, Christopher Froome, qui occupe la deuxième place du classement. Par conséquent, question : Froome est-il plus fort que Wiggins ? Scène amusante durant l’étape du jeudi 12 juillet : après avoir été distancé à plusieurs reprises, Froome revient en tête du groupe des favoris et ramène son leader sur les quelques téméraires qui avaient lancé une offensive. Et plus fort, il retrouve un second souffle et décramponne son leader ! Et là, le directeur sportif de la Sky a sans doute explosé le tympan de Froome dans son oreillette ! Froome, comprenant sa « boulette », coupe immédiatement son effort et attend Wiggins, afin qu’ils puissent finir l’ascension main dans la main… Honnêtement, parfois, j’avais l’impression que là où certains cyclistes suaient sang et eau pour grimper, les deux Britanniques, eux, montaient en se racontant des blagues sur les Écossais… Bref, oui, Froome est peut-être au moins aussi fort que son leader et c’est bien dommage qu’ils soient dans la même équipe (peut-être du changement l’an prochain ?). Un peu comme les consignes en Formule 1 qui obligent deux pilotes à se faire des politesses quand ils ont la meilleure voiture. Non, je n’insinue pas que Froome prend son petit-déj’ en buvant de l’essence.
Donc il ne reste que la course à la troisième place ? Possible… Cadel Evans a tenté, on ne pourra pas lui reprocher ! Il a regardé Wiggins, Wiggins l’a regardé, il a regardé Wiggins, Wiggins l’a regardé, il a regardé Wiggins, il l’a attaqué dans la Croix de Fer. Bref, il s’est essoufflé et a finalement perdu 1min30 dans la dernière ascension… C’était un peu quitte ou double pour l’Australien et il n’a pas doublé grand-monde. Il va désormais falloir cravacher pour le podium ! Vincenzo Nibali, lui, est sans doute celui qui limite le plus la casse : toujours avec les Sky dans les montées, il les attaque parfois, le plus souvent en descente. Sur le podium provisoire, je ne vois pas comment il pourrait espérer davantage. Evans est censé être meilleur que lui en chrono, mais ça ne s’est pas vu dans le précédent CLM. Autre outsider intéressant, Denis Menchov a réussi une belle performance pour un leader : perdre 14 minutes en une étape, celle de jeudi. Nous en avions fait un favori pour le podium. Mais notre grande perspicacité nous conduit à réviser notre jugement… Dernier coureur pour compléter le probable futur Top 5 : Jurgen Van den Broeck. Toujours en forme, il ne lui manque peut-être qu’un allié pour creuser quelques écarts. S’il n’avait pas subi quelques coups du sort, il pourrait être une plus grande menace pour les Sky… Dommage, à surveiller l’an prochain. Enfin, du côté des « faux outsiders » qu’on avait cités pour déconner, c’est un grand festival d’humour sur deux roues ! Hesjedal, Sanchez et Gesink ont déjà disparu de la circulation. Et Schleck, dont on avait annoncé l’abandon, n’a toujours mis pied à terre ! Juste pour nous contredire ! Enfin, un mot sur Rein Taaramäe : on avait dit qu’on ne voyait pas qui pouvait l’empêcher de garder son maillot blanc. Et bien, c’était sans compter sur ses grandes capacités à se flinguer tout seul en quelques jours. Bilan : aujourd’hui, il a 42 minutes de retard sur le porteur du maillot blanc, Tejay Van Garderen. Solide.
Bon, après deux semaines, on se résout à affiner notre pronostic yaourt pour le Top 5 :
- Bradley Wiggins
- Christopher Froome
- Cadel Evans
- Vincenzo Nibali
- Jurgen Van den Broeck
Maillot vert : Peter en mode Super Sagan
Pas de changement de philosophie en tête du classement par points. Le Slovaque Peter Sagan écrase toujours la concurrence et, sauf grosse tuile, il devrait garder sa tunique verte. Pourtant, avec trois victoires d’étapes (comme Sagan), je persiste à penser que le meilleur sprinteur du peloton se nomme André Greipel. Mais voilà, il grimpe moins bien que le coureur de la Liquigas, ne s’est pas vraiment donné dans les sprints intermédiaires (pas très malin ça André !) et n’est pas capable de lutter dans les arrivées accidentées. Matthew Goss, lui, aura lutté autant que possible. Malheusement, il a été déclassé à l’arrivée de l’étape du vendredi 13 juillet et les commissaires de courses lui ont retiré… 30 points. Ouais carrément. Je pense qu’ils auraient dû aller au bout de leur réflexion et lui enlever une roue pour la fin du Tour. Tolérance zéro.
Du côté des autres sprinteurs, Mark Cavendish n’a toujours pas abandonné ! (décidément !) Il n’a tout de même plus grand-chose à espérer… Bonne nouvelle pour la Rabobank qui s’inquiétait sans doute de ne pas avoir de nouvelles de Mark Renshaw. Qu’ils se rassurent, on en a eu : il a abandonné ! Tout comme Tom Veelers (après Marcel Kittel). Belles perfomances aussi pour Petacchi qui a fini la 11e étape hors délais, Farrar qui occupe la dernière place du classement général, ou Bole qui est dans les dix derniers. Prochainement sur vos écrans : Tour de France 2012, le cimetière des sprinteurs.
Après deux semaines de course, on maintient notre pronostic yaourt pour le maillot vert : André Greipel, en tablant sur un abandon de Peter Sagan !
Le Tour de France aux Français !
Enfin, on ne pouvait parler de cette deuxième semaine sans évoquer les très belles performances des Français et les victoires d’étape de Thibaut Pinot (également deuxième de la onzième étape et dixième du général provisoire !), Thomas Voeckler et Pierre Rolland (et neuvième du classement pour le moment !). On ne peut pas encore lutter pour le podium apparemment, mais on a tout de même des coureurs capables de remporter des étapes pour le moins escarpées ! Et puis, avec Pinot, 22 ans, Rolland, 25 ans, sans oublier les absents du Tour (Nacer Bouhanni, champion de France à 21 ans, Arnaud Démare, vice-champion de France à 20 ans…), le cyclisme français a de l’avenir. Rendez-vous dans quelques années. A ce moment, ce seront les Français qu’on soupçonnera de se doper avec les meilleurs produits ! Et en cyclisme, c’est là une façon de reconnaitre les meilleurs.
B.