A la peine en Championnat, l’Olympique de Marseille est encore en lice sur quatre tableaux (Coupe de France, Coupe de la ligue, Ligue des champions et Ligue 1). Au moment d’entamer un marathon de matches, l’OM doit-il laisser filer une compétition ?
Six matches en dix-huit jours. Voici le rythme infernal auquel les joueurs de Didier Deschamps vont devoir se plier à partir de ce soir. Et ce marathon commence avec le déplacement à Quevilly en quart de finale de la Coupe de France. S’il paraît difficile d’imaginer les Marseillais perdre délibérément, il est probable qu’ils soient encore sonnés par leur étonnante série du moment (6 défaites consécutives, toutes compétitions confondues). Plus généralement, même s’il est difficile d’envisager l’OM lâcher un match a priori facile, tous les autres auront une importance cruciale. Quand on se rappelle de l’effet qu’a eu la victoire en Coupe de la ligue en 2010 sur la fin de la saison, la finale de cette édition 2012 face à Lyon sera un autre match charnière. A côté de ça, il y a ce quart de finale de Ligue des champions face au Bayern Munich. Lorsqu’on passe une saison de Championnat à tenter de se qualifier pour une coupe européenne, on ne laisse pas passer un quart de finale, d’autant qu’une éventuelle qualification pourrait servir d’électrochoc de confiance. Tout cela avec en toile de fond la Ligue 1, qui reste la priorité du club.
« Pas lâcher le championnat »
En plus, Didier Deschamps est un compétiteur né. Lui qui était présent lors de la dernière accession de l’OM à ce stade en Ligue des champions (l’année de la victoire en 1993), il est impossible pour lui de demander à ses joueurs de lever le pied sur ce genre de match. « On est dans le dur actuellement. On est présent dans quatre compétitions. Et là où on est le moins bien embarqué, c’est le Championnat. Mais on ne peut pas le lâcher. Notre programme est chargé mais on se doit d’engranger des points en Championnat. » Le coach olympien devra donc faire avec, en prenant à chaque fois le risque que la débauche d’énergie en coupes pénalise son groupe, déjà trop mince pour le seul Championnat, pour le match suivant en Ligue 1. Car le paradoxe le plus cruel pour l’OM est bien là : la confiance en Championnat peut revenir grâce aux coupes, mais gagner les coupes il faudra puiser dans l’énergie consacrée au Championnat… Sans oublier le fait que les coupes, européennes et nationales, offrent une place qualificative au vainqueur pour l’année suivante en coupe d’Europe. Encore une fois les intérêts des coupes et du Championnat se chevauchent dans une cavalcade risquée. Aux risques et périls de Didier Deschamps et ses hommes, qui vivent décidément une drôle de saison.
Finalement, l’expression « courir plusieurs lièvres à la fois » s’applique parfaitement à la situation de l’Olympique de Marseille. Nul doute qu’il va perdre des plumes, mais force est de constater qu’il n’a pas vraiment le choix, et que cette réussite en coupes sonne étrangement comme une malédiction…
S.