Tour de France 2012 : bilan final

Voilà, le 99è Tour de France touche à sa fin… On finit avec une petite ballade sur les Champs-Élysées pour boucler la Grande Boucle, qui n’en est pas une du reste. Le Yaourt du Sport vous livre son bilan de ce Tour de France 2012, rocambolesque d’ennui, scotchant de fadeur, spectaculaire de morosité. Et bien entendu, on fera également le bilan des pronostics yaourt, ceux d’avant-course, ceux d’après-première semaine et ceux d’après-deuxième semaine. N’oubliez pas, vous pouvez faire d’une pierre deux coups : apprendre les bases et phrases clé du Tour et enchaîner ici sur les quelques points à retenir cette année !

Pas de « aïe » in the Sky

Autant finir sur un jeu de mots bien pourri. En effet, l’équipe Sky aura réellement écrasé ce Tour de France. Wiggins et Froome jamais inquiétés, Cavendish qui roule en montagne (!) et qui remporte trois étapes au sprint, Rogers qui assure un train très soutenu en montagne… La Sky n’aura reculé devant aucune absurdité cette année. Finalement, le classement par équipe lui échappe, uniquement à cause d’une équipe Radioshack composée de bons grimpeurs mais d’aucun leader.

Pas de concurrence, pas de spectacle

A quel moment a-t-on vraiment vibré dans ce Tour ? Par exemple, dans les contre-la-montre, le suspense résidait dans l’écart qu’allait créer Wiggins… Plus généralement, Wiggins et Froome jamais inquiétés, des écarts conséquents au classement général (plus de dix minutes entre Wiggins, premier, et Van den Broeck, quatrième), seulement deux maillots jaunes différents depuis le début du Tour (Cancellara, puis Wiggins), un podium qui s’est très rapidement dessiné… Bref, si les spectateurs auront été présents, le spectacle lui n’aura pas été au rendez-vous. A la limite, les seuls spectacles auront été la magistrale défaillance du tenant du titre et, à plus forte raison, la présence de clous de tapissier sur la route lors de la quatorzième étape ! Et encore, on aurait aimé une enquête express, la présence de Louis la Brocante ou la découverte que le coupable était en fait Raimondas Rumsas, pour se venger… En fait, non, on n’en a plus entendu parler. Alors que c’est simple, Tour de France, clous de tapissier… C’est un cycliste-tapissier qui a fait le coup. Continuer la lecture

Tour de France 2012 : bilan de la 2e semaine

Sept nouveaux jours de course sur le Tour de France 2012 et de nombreux faits marquants. Que faut-il retenir de cette deuxième semaine ? Si vous n’étiez pas devant votre écran ou si vous avez oublié ce qui s’est passé, le Yaourt du Sport dresse pour vous un bilan de la Grande Boucle après les deux tiers du parcours. L’occasion d’évoquer le premier gros contre-la-montre, les premières étapes de haute montagne et surtout de faire un nouveau point sur nos pronostics yaourt d’avant-course, ainsi que ceux faits après une semaine. Et n’oubliez pas qu’il n’est pas trop tard pour commencer à (faire semblant de) s’intéresser au Tour ! Tous les mots-clé du Tour sont sur le Yaourt du Sport !

US Posky, UK Postal… La Sky a-t-elle tué tout suspense pour le général ?

Oui. Question suivante ?

Bon, ok, on développe un peu… Pour ceux qui se demandent ce que signifient les deux premiers noms, ils font référence à une époque que l’on croyait révolue sur le Tour, celle où l’équipe de Lance Armstrong, l’US Postal, écrasait la course avec sa dream team. Et bien, on a presque retrouvé ce sentiment en voyant les coureurs de l’équipe britannique Sky. On avait dit, avant le début du Tour, que cette équipe était une véritable armada, tant pour les sprints, les contre-la-montre que pour la montagne. Ça s’est confirmé cette semaine. Premier acte : le contre-la-montre du lundi 9 juillet. Bradley Wiggins a remporté l’étape, ok, c’est un très bon rouleur. Mais s’imposer près d’une minute devant Cancellara, grand spécialiste également, c’est quand même un sacré écart. D’autant que le Suisse n’a fini que troisième, étant devancé par… Christopher Froome, de l’équipe Sky. Vous me direz, ce sont de très bons rouleurs. Certes, mais apparemment ce sont également d’excellents grimpeurs, en témoigne la victoire de Froome à la Planche des Belles Filles, lui qui avait emmené son leader durant toute l’ascension… Qualités qu’ils ont confirmées durant le deuxième acte : les Alpes (11 et 12 juillet). Bien qu’ils aient été quelquefois attaqués, les deux Britanniques ont su, somme toute assez aisément, contrôler les velléités de leurs adversaires. Donc les Sky écrasent plus ou moins tout le monde en haute montagne et en contre-la-montre, deux exercices qui requièrent des qualités physiques assez différentes… Ceci dit, on a déjà vu d’autres coureurs être aussi excellents en chrono qu’en grimpette. Des exemples ? Facile : Armstrong, Contador, Ullrich, Astérix… Non, oubliez Astérix, lui, il triche, il se dope à la potion magique !… Euh attendez… Ne me faites pas dire ce que j’ai pas dit ! Je ne me ferai pas l’écho des soupçons de dopage concernant l’équipe Sky. Ne comptez pas sur moi pour relayer les informations concernant un médecin de l’équipe qui aurait officié à la Rabobank du temps de quelques scandales.

Le Yaourt avait-il vu juste pour le podium ?

Assurément !… Bon d’accord, on s’est sans doute bien viandé. On l’a dit, Bradley Wiggins est dans un fauteuil pour être le premier Britannique à remporter le Tour. Fauteuil tiré par son coéquipier, Christopher Froome, qui occupe la deuxième place du classement. Par conséquent, question : Froome est-il plus fort que Wiggins ? Scène amusante durant l’étape du jeudi 12 juillet : après avoir été distancé à plusieurs reprises, Froome revient en tête du groupe des favoris et ramène son leader sur les quelques téméraires qui avaient lancé une offensive. Et plus fort, il retrouve un second souffle et décramponne son leader ! Et là, le directeur sportif de la Sky a sans doute explosé le tympan de Froome dans son oreillette ! Froome, comprenant sa « boulette », coupe immédiatement son effort et attend Wiggins, afin qu’ils puissent finir l’ascension main dans la main… Honnêtement, parfois, j’avais l’impression que là où certains cyclistes suaient sang et eau pour grimper, les deux Britanniques, eux, montaient en se racontant des blagues sur les Écossais… Bref, oui, Froome est peut-être au moins aussi fort que son leader et c’est bien dommage qu’ils soient dans la même équipe (peut-être du changement l’an prochain ?). Un peu comme les consignes en Formule 1 qui obligent deux pilotes à se faire des politesses quand ils ont la meilleure voiture. Non, je n’insinue pas que Froome prend son petit-déj’ en buvant de l’essence.

Donc il ne reste que la course à la troisième place ? Possible… Cadel Evans a tenté, on ne pourra pas lui reprocher ! Il a regardé Wiggins, Wiggins l’a regardé, il a regardé Wiggins, Wiggins l’a regardé, il a regardé Wiggins, il l’a attaqué dans la Croix de Fer. Bref, il s’est essoufflé et a finalement perdu 1min30 dans la dernière ascension… C’était un peu quitte ou double pour l’Australien et il n’a pas doublé grand-monde. Il va désormais falloir cravacher pour le podium ! Vincenzo Nibali, lui, est sans doute celui qui limite le plus la casse : toujours avec les Sky dans les montées, il les attaque parfois, le plus souvent en descente. Sur le podium provisoire, je ne vois pas comment il pourrait espérer davantage. Evans est censé être meilleur que lui en chrono, mais ça ne s’est pas vu dans le précédent CLM. Autre outsider intéressant, Denis Menchov a réussi une belle performance pour un leader : perdre 14 minutes en une étape, celle de jeudi. Nous en avions fait un favori pour le podium. Mais notre grande perspicacité nous conduit à réviser notre jugement… Dernier coureur pour compléter le probable futur Top 5 : Jurgen Van den Broeck. Toujours en forme, il ne lui manque peut-être qu’un allié pour creuser quelques écarts. S’il n’avait pas subi quelques coups du sort, il pourrait être une plus grande menace pour les Sky… Dommage, à surveiller l’an prochain. Enfin, du côté des « faux outsiders » qu’on avait cités pour déconner, c’est un grand festival d’humour sur deux roues ! Hesjedal, Sanchez et Gesink ont déjà disparu de la circulation. Et Schleck, dont on avait annoncé l’abandon, n’a toujours mis pied à terre ! Juste pour nous contredire ! Enfin, un mot sur Rein Taaramäe : on avait dit qu’on ne voyait pas qui pouvait l’empêcher de garder son maillot blanc. Et bien, c’était sans compter sur ses grandes capacités à se flinguer tout seul en quelques jours. Bilan : aujourd’hui, il a 42 minutes de retard sur le porteur du maillot blanc, Tejay Van Garderen. Solide.

Bon, après deux semaines, on se résout à affiner notre pronostic yaourt pour le Top 5 :

  1. Bradley Wiggins
  2. Christopher Froome
  3. Cadel Evans
  4. Vincenzo Nibali
  5. Jurgen Van den Broeck

Maillot vert : Peter en mode Super Sagan

Pas de changement de philosophie en tête du classement par points. Le Slovaque Peter Sagan écrase toujours la concurrence et, sauf grosse tuile, il devrait garder sa tunique verte. Pourtant, avec trois victoires d’étapes (comme Sagan), je persiste à penser que le meilleur sprinteur du peloton se nomme André Greipel. Mais voilà, il grimpe moins bien que le coureur de la Liquigas, ne s’est pas vraiment donné dans les sprints intermédiaires (pas très malin ça André !) et n’est pas capable de lutter dans les arrivées accidentées. Matthew Goss, lui, aura lutté autant que possible. Malheusement, il a été déclassé à l’arrivée de l’étape du vendredi 13 juillet et les commissaires de courses lui ont retiré… 30 points. Ouais carrément. Je pense qu’ils auraient dû aller au bout de leur réflexion et lui enlever une roue pour la fin du Tour. Tolérance zéro.

Du côté des autres sprinteurs, Mark Cavendish n’a toujours pas abandonné ! (décidément !) Il n’a tout de même plus grand-chose à espérer… Bonne nouvelle pour la Rabobank qui s’inquiétait sans doute de ne pas avoir de nouvelles de Mark Renshaw. Qu’ils se rassurent, on en a eu : il a abandonné ! Tout comme Tom Veelers (après Marcel Kittel). Belles perfomances aussi pour Petacchi qui a fini la 11e étape hors délais, Farrar qui occupe la dernière place du classement général, ou Bole qui est dans les dix derniers. Prochainement sur vos écrans : Tour de France 2012, le cimetière des sprinteurs.

Après deux semaines de course, on maintient notre pronostic yaourt pour le maillot vert : André Greipel, en tablant sur un abandon de Peter Sagan !

Le Tour de France aux Français !

Enfin, on ne pouvait parler de cette deuxième semaine sans évoquer les très belles performances des Français et les victoires d’étape de Thibaut Pinot (également deuxième de la onzième étape et dixième du général provisoire !), Thomas Voeckler et Pierre Rolland (et neuvième du classement pour le moment !). On ne peut pas encore lutter pour le podium apparemment, mais on a tout de même des coureurs capables de remporter des étapes pour le moins escarpées ! Et puis, avec Pinot, 22 ans, Rolland, 25 ans, sans oublier les absents du Tour (Nacer Bouhanni, champion de France à 21 ans, Arnaud Démare, vice-champion de France à 20 ans…), le cyclisme français a de l’avenir. Rendez-vous dans quelques années. A ce moment, ce seront les Français qu’on soupçonnera de se doper avec les meilleurs produits ! Et en cyclisme, c’est là une façon de reconnaitre les meilleurs.

B.

Tour de France 2012 : bilan de la 1ère semaine

Le 99è Tour de France est parti depuis une semaine. Que faut-il retenir de cette première partie ? Le Yaourt du Sport vous livre son analyse et tire déjà un premier bilan de ses quelques pronostics d’avant-course… Si vous voulez quelques clés de lecture pour l’article ou si vous voulez entamer votre culture Tour de France par les bases, n’oubliez pas notre Tour de France pour les nul(le)s !

Les chutes changent-elles la donne ?

Réponse claire, nette et engagée : oui et non. Il est évident que dans certains sprints, les chutes ont eu une influence : tour à tour retardés ou esquintés, Sagan, Cavendish, Greipel n’ont pu donner la pleine mesure de leur vitesse dans au moins une étape. Finalement, celui qui me semble le plus épargné, Matthew Goss, n’aura pas remporté la moindre étape pour le moment. Côté classement général, des chutes ont pu mettre fin aux espoirs de certains coureurs. Mais honnêtement, parmi les plus ou moins largués, qui pouvait réellement prétendre à la victoire finale, et même à un podium ? Voici une petite liste non exhaustive de ces cyclistes : Schleck, Valverde, Gesink, Rolland, Scarponi, Hesjedal… Certains ont lâché deux minutes, d’autres trois, ou ont abandonné (c’est le cas du Canadien, le dernier cité)… En fin de compte, et fort heureusement, aucun des favoris ou réels outsiders n’a été concerné directement par les chutes et les Evans, Wiggins, Nibali, Menchov… vont pouvoir s’expliquer sur le vélo, et non à l’hôpital.

Les grands favoris tous dans le coup

Parlons justement de la course au maillot jaune, en particulier à la lumière de l’étape du jour qui arrivait au sommet de la Planche des Belles Filles (true story). La première chose qui saute aux yeux, nous en avions parlé (ok, comme tout le monde), c’est que l’équipe Sky est presque une dream team. Aujourd’hui, dans la première étape qui grimpait vraiment, Bradley Wiggins a été emmené dans un fauteuil par les Porte, Rogers et autre Froome, ce dernier s’étant même permis de remporter l’étape (présence probable dans le top 10 à la fin du Tour). Ça m’a rappelé, et je ne pense pas être le seul, le « train bleu » US Postal pour Armstrong ou l’armada Discovery Channel pour… Armstrong. Espérons qu’il y aura davantage de suspense avec les Sky.

Le deuxième fait marquant, c’est la confirmation des deux immenses favoris : Bradley Wiggins et Cadel Evans. Le second nommé a pu suivre, a priori sans trop de problèmes, le train des Sky et a trouvé les ressources pour disputer la victoire sur la Planche des Belles Filles (même s’il a été coiffé au poteau par Froome). Les deux ont semblé être les plus forts sur cette étape, et sans doute sur le Tour, sachant qu’un contre-la-montre se profile déjà ce lundi. Quelqu’un pourra-t-il les menacer parmi les outsiders ? Mention spéciale à Vincenzo Nibali, un des rares à pouvoir suivre le rythme quasiment jusqu’à la ligne d’arrivée. Je n’ai toutefois pas l’impression qu’il soit au niveau des deux favoris et comme on le pressentait, Ivan Basso ne lui sera sans doute pas d’un grand secours…

Faisons le point sur les autres qu’on avait plus ou moins annoncés. Du côté de ceux qu’on avait décrits comme outsiders sérieux, fortunes diverses. Denis Menchov n’est pas mal et pointe à moins d’une minute de Wiggins. Ça semble difficile pour le Russe d’aller chercher la victoire, mais podium toujours d’actualité. Quant à Tony Martin… Des lecteurs m’avaient fait remarqué qu’il aurait du mal à suivre en montagne. Et finalement, il a du mal à suivre tout court. En réalité, pour l’instant, sa principale victoire est de ne pas avoir encore abandonné. Je persiste à penser qu’il avait quelque chose à jouer et force est de constater que sans sa déveine, il aurait largement pu contester la victoire du prologue à Cancellara. Je pensais qu’il pouvait crever l’écran dans le prologue, et il a crevé, tout court. Fortunes tout aussi diverses pour les outsiders à suivre. On a déjà parlé de Vincenzo Nibali, qui a une bonne carte à jouer pour le podium. On a aussi déjà parlé de Ryder Hesjedal, pour qui la seule carte à jouer sera une carte postale. Jurgen Van den Broeck, lui, n’a pas été gâté dans la septième étape, ralenti par un souci mécanique alors qu’il semblait plutôt bien. De fait, il est relégué à plus de deux minutes du maillot jaune, mais s’il reste dans cet état de forme, il peut accrocher un top 5. Enfin, les « faux outsiders » en qui on ne croyait pas ont confirmé les non-espoirs qu’on fondait en eux. On croyait Fränk Schleck et Samuel Sanchez limités en CLM. En fin de compte, ils ont l’air aussi limités en montagne cette année. Robert Gesink, comme Schleck, n’a pas été épargné par les chutes. Enfin, Rein Taaramäe peut en revanche être satisfait : il est parvenu à s’accrocher avec les meilleurs pendant la septième étape et a endossé le maillot blanc. On voit mal qui pourrait désormais l’en déposséder…

Allez, après une semaine d’épreuve, pronostic yaourt pour le Top 5 :

  1. Cadel Evans
  2. Bradley Wiggins
  3. Denis Menchov
  4. Vincenzo Nibali
  5. Jurgen Van den Broeck

Maillot vert : Bonjour Peter !

Parlons désormais des sprints et de la course au maillot vert. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un nom se détache clairement : Peter Sagan. Je ne l’avais pas fait figurer parmi les grands favoris, et des lecteurs me l’avaient fait remarquer (bravo à eux au passage !), à juste titre je dois le reconnaître. Le coureur de la Liquigas a juste été omniprésent en ce début de Tour, avec déjà trois victoires d’étape. Je ne pensais pas qu’à 22 ans, pour sa première participation, il était capable d’être aussi époustouflant. Et ce qui est vraiment bluffant, c’est que le Slovaque est capable de battre des mecs comme Cancellara, Boasson Hagen ou Gilbert sur des finals difficiles, mais aussi de tenir la dragée haute (a minima !) dans les sprints massifs à Cavendish, Greipel ou autre Goss… Il sait presque tout faire ! Je pense même que d’ici quatre ou cinq ans, il sera capable de viser un podium lors d’un grand tour (France, Espagne ou Italie).

Qui peut encore l’empêcher de ramener le maillot vert à Paris ? Ca risque d’être compliqué, mais les deux seuls encore en course sont Matthew Goss et André Greipel. L’Australien n’a pas encore gagné mais fait toujours l’effort dans les sprints intermédiaires. L’Allemand a gagné deux étapes, mais on le voit rarement dans les sprints intermédiaires, et surtout, il a été victime d’une chute. Ceci dit, même diminué, il a fait deuxième de la sixième étape derrière… Sagan. Mark Cavendish, lui, semble déjà trop loin et ne devrait pas trop tarder à abandonner. Son coéquipier, Edvald Boasson Hagen, a sans doute déjà laissé passer sa chance, mais pourrait revenir pour une victoire d’étape. Marcel Kittel a, lui, déja abandonné, et c’est bien dommage ! C’est Tom Veelers qui prend le relais, assez efficacement, pour les sprints chez Argos Shimano. Mark Renshaw fait, quant à lui, sans doute l’objet d’un avis de recherche lancé par la Rabobank. Peu de nouvelles également de Tyler Farrar ou Grega Bole. Alessandro Petacchi, lui, fait un jubilé réussi en prenant régulièrement des places d’honneur.

Après une semaine de course, avec certes un peu moins de conviction, on maintient notre pronostic yaourt pour le maillot vert : André Greipel.

On se retrouve la semaine prochaine pour voir si on s’est encore planté ! Et continuez à nous faire part de vos remarques, vos intuitions, vos pronostics… Enfin, n’oubliez pas que si vous voulez vous joindre à ces débats, mais que vous n’y comprenez rien, le Tour de France pour les nul(le)s vous permettra de combler vos lacunes !

B.

Tour de France : les forces en présence

C’est demain, samedi 30 juin, que s’élancera le 99è Tour de France. Au programme, un parcours qui fait la part belle aux rouleurs puisqu’une centaine de kilomètres de contre-la-montre sont au programme ! Ce profil atypique et les non-participations d’Alberto Contador et d’Andy Schleck ont quelque peu rebattu les cartes… A quelques jours du grand départ de Liège, le Yaourt du Sport décrypte pour vous les coureurs à suivre : pour la victoire finale, pour les sprints et pour ce qu’on appelle les « victoires au panache » (comprenez : les coureurs qui n’ont pour ambition que de remporter une victoire d’étape, au mieux le maillot à pois de meilleur grimpeur).

Tour de France insolite

Victoire finale : le maillot jaune pour un pur rouleur ?

Commençons par les deux noms qui, pour l’heure, se détachent assez nettement.

Cadel Evans (BMC) : L’Australien, tenant du titre, figure parmi les grandissimes favoris à sa propre succession. Depuis son titre de champion du monde en 2009, il est indéniable que le coureur âgé de 35 ans a franchi un palier. Très bon rouleur, bon grimpeur, n’hésitant plus désormais à attaquer (c’est ce qu’on lui reprochait beaucoup dans le passé), il semble avoir toutes les armes pour arriver encore aux Champs-Elysées avec le maillot jaune… Enfin presque. Une nouvelle fois, son point faible, c’est son équipe. Qui pour l’accompagner en montagne ? Burghardt, Moinard, Van Garderen, Hincapie ? Même si on ne doute pas de leur dévotion pour leur leader, cela semble un peu juste, comparé à d’autres… Une chance pour lui que le Tour ne se coure pas encore en tandem. Sa probabilité yaourt de gagner : 70%

Bradley Wiggins (Sky) : On ne parle que de lui, en particulier depuis qu’il s’est imposé sur le Critérium du Dauphiné devançant notamment… Cadel Evans ! On savait que c’était l’un des meilleurs rouleurs du monde (vice-champion du monde en titre de contre-la-montre), il a aussi prouvé, depuis 2009, qu’il savait également grimper et suivre les meilleurs (4è du Tour de France 2009, 3è de la Vuelta 2011, vainqueur du Dauphiné en 2011 et 2012, du Tour de Romandie et de Paris-Nice en 2012 !). Et lui arrive à Liège avec une sacrée armada ! Michael Rogers (2è du Dauphiné), Christopher Froome (4è du Dauphiné, 2è de la Vuelta), Richie Porte (9è du Dauphiné)… Il y aurait eu un CLM par équipe, je crois que la victoire lui était quasi assurée. Cependant, j’ai la sensation que le Britannique et ses coéquipiers auront été en forme un peu tôt et qu’ils ne seront pas assez frais pour le Tour. A voir. Sa probabilité yaourt de gagner : 60%

Les outsiders sérieux :

Tony Martin (Omega Pharma) et Denis Menchov (Katusha) : On en parle moins, mais ces deux-là ont vraiment un coup à jouer sur ce parcours. Tony Martin est champion du monde en titre de contre-la-montre, donc de ce côté, ça devrait aller. Mais pourra-t-il suivre en montagne ? Pas sûr, mais je pense qu’il pourra compter sur une équipe qui sera à son service et pas à celui de Levi Leipheimer, qui selon moi est à moitié cramé. Il pourra aider son coéquipier allemand, au même titre que les Français Chavanel et Pineau. Menchov n’a pas, lui, une équipe extraordinaire, en revanche, il vient d’être sacré champion de Russie de CLM. 2è du dernier Tour de France qu’il a couru (2010), le Russe est souvent placé, mais jamais gagnant. Pour l’instant. C’est la bonne cette fois ? Leur probabilité yaourt de gagner : 40%

Les outsiders à suivre :

Vincenzo Nibali (Liquigas), Ryder Hesjedal (Garmin) et Jurgen Van den Broeck (Lotto) : Tous les trois sont des bons rouleurs, des bons grimpeurs et possèdent une équipe intéressante (Basso (même si je doute de sa capacité à se muer en « coéquipier ») et Szmyd pour Liquigas, Danielson et Vande Velde pour Gamin, Roelandts et Vanendert pour Lotto). Mais chacun a une bonne raison de ne pas remporter le Tour. Nibali a déjà fait un gros début de saison et je ne sais pas si son association avec Basso est une aide ou un handicap. Hesjedal vient de remporter le Giro et je le vois mal faire le doublé. Van den Broeck est jeune et on l’encense pas mal, mais finalement, il n’a jamais rien gagné. Des valeurs sures pour le top 10, mais pour la victoire finale, c’est une autre paire de manches ! Leur probabilité yaourt de gagner : 20%

Les « outsiders » dont on parle, mais en fait, on n’y croit pas une seconde :

Fränk Schleck (Radioshack)Samuel Sanchez (Euskatel)Robert Gesink (Rabobank), et Rein Taaramäe (Cofidis) : 3è l’an dernier, Fränk Schleck a été promu leader de son équipe, profitant (ou pas) du forfait de son frère Andy. Sans son frère, en conflit presque ouvert avec la direction de son équipe, et avec la caravane qu’il traîne pendant les CLM, je vois mal comment il pourrait ne serait-ce qu’accrocher un podium. J’estime à 80% ses chances d’abandonner pendant le Tour. Même s’il ne démérite pas dans l’exercice du contre-la-montre, Sanchez paraît tout de même trop juste pour l’emporter et demeure trop marqué grimpeur pour une édition qui ne l’exige pas. Top 5 envisageable. Quant aux deux derniers, ils sont tous les deux bons grimpeurs et rouleurs, mais ils sont sans doute encore trop jeunes pour viser si haut. Gesink n’a pas encore remporté grand-chose et son équipe n’est pas bluffante. Taaramäe, lui, est estonien et appartient à une équipe française. Soyons sérieux… Leur probabilité yaourt de gagner : 5%

Tous les meilleurs sprinteurs du monde sont là

Quel plateau ! La bataille sera féroce dans les sprints massifs et dans la course au maillot vert, même si on sait déjà que certains n’iront pas au bout de la Grande Boucle pour se consacrer aux JO.

Mark Cavendish (Sky) sera bien évidemment encore LE sprinteur favori pour les arrivées en peloton groupé, mais n’ira sans doute pas jusqu’aux Champs pour la conquête du maillot vert (en vue des JO). La Sky semble bien décidée à jouer sur tous les tableaux ! Le champion du monde en titre devrait être bien lancé lors des sprints massifs, au moins par Bernhard Eisel, très rapide également. En ce qui me concerne, j’espère qu’Edvald Boasson Hagen ne sera pas trop au service du Britannique et qu’il aura l’occasion de tenter sa chance. Attention d’ailleurs au Norvégien qui est un très bon rouleur et qui grimpe pas si mal. Pas de quoi viser un podium, mais il ne sera peut-être pas très loin du top 10.

– Les Allemands André Greipel (Lotto) et Marcel Kittel (Argos) seront également redoutables et disposent déjà de références face à Cavendish ! En effet, ils l’ont tous les deux battu, aux Pays-Bas, lors du fameux Ster ZLM Toer ! Certes, le Britannique a remporté le classement général, mais il n’aura remporté aucun sprint massif, au contraire des deux Allemands. Kittel aura même remporté deux étapes. Et ce dernier n’a que 24 ans ! Leur équipe respective sera sans doute moins puissante, mais s’ils prennent la roue de Cavendish, il faudra bien les surveiller !

– Les Australiens Mark Renshaw (Rabobank) et Matthew Goss (Orica) ont également prouvé qu’il faudrait compter sur eux. Tous les deux anciens « poissons-pilotes » de Mark Cavendish, il leur tient à coeur de montrer qu’ils ont les qualités d’un leader. Sur le Ster ZLM Toer, Renshaw a réussi à devancer le Britannique à deux reprises, sans toutefois remporter d’étape. Il n’en reste pas moins véloce et sera l’atout principal de la Rabobank en plaine, puisque l’équipe néerlandaise n’a pas daigné emmener Lars Boom, pourtant vainqueur d’un sprint sur le Ster ZLM Toer devant… Cavendish ! Matthew Goss, lui, est vice-champion du monde en titre (derrière Cavendish si vous avez suivi) et a devancé le Britannique (bon, il avait chuté…) lors de la troisième étape du Giro, qu’il a remportée. Son équipe, Orica-GreenEDGE, étant moins ambitieuse, il en est le leader et pourra compter sur l’apport non négligeable de sprinteurs comme Baden Cooke ou Stuart O’Grady, tous deux anciens maillots verts du Tour !

– Enfin, on parle moins d’eux, mais il ne faudra pas les oublier : Tyler Farrar (Garmin)Peter Sagan (Liquigas), Alessandro Petacchi et Grega Bole (Lampre). Un peu moins en vue cette année, Farrar a tout de même battu une fois Cavendish l’an dernier sur la Grande Boucle (3è étape). L’Américain a peut-être tout misé sur le Tour cette année. Il pourra compter sur Rob Hunter pour l’épauler. A 22 ans seulement, Sagan représente l’avenir du sprint mondial : trois étapes de la Vuelta l’an dernier, cinq étapes du Tour de Californie ou quatre étapes du Tour de Suisse cette année, son palmarès est déjà long comme une ordonnance médicale de Lance Armstrong (c’est gratuit, je l’admets). Placé cette année dans plusieurs classiques, il va peut-être arriver rincé à Liège. Sans doute dangereux quand même. Enfin, petit choc des générations à la Lampre : Alessandro Petacchi, 38 ans, contre Grega Bole, 26 ans. L’un a l’expérience et a remporté deux étapes et le maillot vert en 2010, l’autre a la jeunesse mais encore peu de grosses références (Grand Prix de Plouay l’an dernier…). Pas certain que cette concurrence soit tout à fait saine.

Petit pronostic yaourt pour le maillot vert : André Greipel.

Enfin, on gardera un oeil, plus ou moins attentif, sur eux

Je ne les vois pas se battre pour un podium ou pour un maillot distinctif (peut-être le maillot à pois pour certains), mais ils ont chacun leur mot à dire pour une victoire d’étape sur leur terrain de prédilection (que ce soit la plaine en échappée, la montagne ou le contre-la-montre). Voici la liste, que l’on pourrait enrichir : Alexandre Vinokourov (Astana) (pas à la retraite celui-là ??!), Oscar Freire (Katusha), Michele Scarponi (Lampre), Alejandro Valverde (Movistar), Simon Gerrans (Orica), Fabian Cancellara (Radioshack), Thomas Voeckler et Pierre Rolland (Europcar) (oui, malheureusement, ce sont bien les seuls Français dont j’aurais parlé, le champion de France, Nacer Bouhanni n’étant même pas là… Je compte surtout sur Pierre Rolland en montagne et pour aller chercher un top 10, même si ce sera très compliqué sur ce parcours pour lui. Voeckler lui parvient toujours à se montrer, mais il serait utopique de penser qu’il peut rééditer son exploit de l’an dernier).

Bon Tour à tous ! On se retrouvera régulièrement pour faire le point et voir dans quelle mesure on se sera bien planté sur ces pronostics !

B.