Tour de France 2012 : bilan final

Voilà, le 99è Tour de France touche à sa fin… On finit avec une petite ballade sur les Champs-Élysées pour boucler la Grande Boucle, qui n’en est pas une du reste. Le Yaourt du Sport vous livre son bilan de ce Tour de France 2012, rocambolesque d’ennui, scotchant de fadeur, spectaculaire de morosité. Et bien entendu, on fera également le bilan des pronostics yaourt, ceux d’avant-course, ceux d’après-première semaine et ceux d’après-deuxième semaine. N’oubliez pas, vous pouvez faire d’une pierre deux coups : apprendre les bases et phrases clé du Tour et enchaîner ici sur les quelques points à retenir cette année !

Pas de « aïe » in the Sky

Autant finir sur un jeu de mots bien pourri. En effet, l’équipe Sky aura réellement écrasé ce Tour de France. Wiggins et Froome jamais inquiétés, Cavendish qui roule en montagne (!) et qui remporte trois étapes au sprint, Rogers qui assure un train très soutenu en montagne… La Sky n’aura reculé devant aucune absurdité cette année. Finalement, le classement par équipe lui échappe, uniquement à cause d’une équipe Radioshack composée de bons grimpeurs mais d’aucun leader.

Pas de concurrence, pas de spectacle

A quel moment a-t-on vraiment vibré dans ce Tour ? Par exemple, dans les contre-la-montre, le suspense résidait dans l’écart qu’allait créer Wiggins… Plus généralement, Wiggins et Froome jamais inquiétés, des écarts conséquents au classement général (plus de dix minutes entre Wiggins, premier, et Van den Broeck, quatrième), seulement deux maillots jaunes différents depuis le début du Tour (Cancellara, puis Wiggins), un podium qui s’est très rapidement dessiné… Bref, si les spectateurs auront été présents, le spectacle lui n’aura pas été au rendez-vous. A la limite, les seuls spectacles auront été la magistrale défaillance du tenant du titre et, à plus forte raison, la présence de clous de tapissier sur la route lors de la quatorzième étape ! Et encore, on aurait aimé une enquête express, la présence de Louis la Brocante ou la découverte que le coupable était en fait Raimondas Rumsas, pour se venger… En fait, non, on n’en a plus entendu parler. Alors que c’est simple, Tour de France, clous de tapissier… C’est un cycliste-tapissier qui a fait le coup.

Wiggins et Froome jamais inquiétés

Je l’ai déjà dit non ? Indéniablement, Bradley Wiggins et Christopher Froome, les deux coureurs de la Sky, étaient les meilleurs rouleurs. Les meilleurs en montagne aussi. Encore heureux qu’ils ont pas couru les sprints, me direz-vous. Finalement, on l’a déjà dit, le seul qui pouvait poser problème à Wiggins était son meilleur équipier, celui qui l’a attendu plusieurs fois en montagne. Non, on ne l’avait pas vu venir. Autant, comme tout le monde, on avait fait de Wiggins un favori, autant on n’avait pas vu venir qu’un mec apparu l’an dernier à la Vuelta pouvait faire deuxième sur le Tour cette année. Vous savez c’était quoi sa meilleure performance sur le Tour de France avant ça ? 84e en 2008. Belle progression.

Evans à côté de ses pompes, Nibali et Van den Broeck pas mal

On avait fait de lui notre favori n°1 pour la victoire finale ! L’Australien de la BMC, Cadel Evans, a réussi une performance : ce n’est même pas le premier BMC au général, devancé par son coéquipier et maillot blanc, Tejay Van Garderen. D’autant que le jeune Américain n’a pas non plus été époustouflant. Oui, mais voilà, Evans, qui s’était déjà montré limité dans les Alpes, s’est bien gaufré dans les Pyrénées. Et le pompon sur le gâteau aura été le dernier contre-la-montre, son exercice fétiche, où il termine 52e, à près de six minutes de Wiggins, et juste derrière… Yann Huguet ! Il a beaucoup vieilli en un an Cadel non ?

Donc reprenons un peu notre pronostic yaourt sur le Top 5 après deux semaines de course. Forcément, Evans out, ses deux « poursuivants » gagnent inévitablement une place chacun. Les deux en question, ce sont Vincenzo Nibali et Jurgen Van den Broeck. Mention spéciale à ces deux-là qui auront eu le mérite d’essayer, un peu. Mais ils étaient loin, très loin, des irréductibles de la Sky. Déjà, en montagne, ils étaient moins bons, mais en plus, ils ont vraiment pris trop cher en contre-la-montre pour espérer mieux. Le dernier membre du Top 5, c’est Tejay Van Garderen. Ouais, le coéquipier d’Evans. Donc dans le Top 5, il y a deux « coéquipiers ». On pourrait se dire que c’est bien, que la hiérarchie a été remise en question. En fait, non, les deux ont attendu leur leader autant que possible…

Des abandons, des contrôles positifs et des gaufrages

Forcément, après coup, on se marre en voyant ceux qu’on avait appelés les « outsiders sérieux« . On était tout de même en droit d’attendre en mieux. Mieux de Denis Menchov qu’un pénible Top 15, derrière Chris Anker Sorensen… Mieux également de Tony Martin, pas chanceux, à qui on a rapidement dit auf wiedersehen (oui, j’ai fait allemand au bac) ! On s’est moins trompé sur les autres, dont on espère qu’ils passent déjà de bonnes vacances : Ryder Hesjedal, Samuel Sanchez, Robert Gesink. Et pour Fränk Schleck, on vous avait dit qu’il ne finirait pas le Tour ! Le contrôle positif à un diurétique, on l’avait pas vu venir, mais le résultat est le même ! Enfin, un dernier mot sur Rein Taaramäe, pour qui le maillot blanc était promis : HAHA ! Et si vous vous demandez s’il a fini à plus d’une heure de Van Garderen… La réponse est oui.

On a surveillé ceux qu’il fallait surveiller et on a vu des Français !

Regardez de nouveau ceux dont on avait dit, il y a un mois, qu’il fallait les surveiller pour une victoire d’étape ! On s’est pas planté partout non plus ! Bon, Freire, Gerrans, Scarponi, admettons. Mais Cancellara a gagné, tout comme Valverde ! Vinokourov non, mais on l’a souvent vu devant ! Et on avait parlé de peu de Français : seulement Pierre Rolland et Thomas Voeckler. On espérait une victoire d’étape et un Top 10 pour le premier, résultat : une victoire d’étape dans les Alpes et une huitième place au général ! Pour le second, on espérait une victoire d’étape : il en a gagné deux et finit avec le maillot à pois ! Ils auront animé un Tour qui en avait besoin, donc ça fait plaisir ! Bravo à eux et bravo également bien sûr à Thibaut Pinot, qui gagne une étape et finit dixième pour son premier Tour de France. Et dans une moindre mesure à Pierrick Fédrigo qui a gagné une étape, mais je ne l’ai pas vue, donc ça compte moins.

Du suspense pour le maillot vert ? Et non…

Peter Sagan aurait pu être chez Sky tant il a écrasé le classement par points… Très bon sprinteur, s’il a remporté le maillot vert avec une telle aisance, c’est surtout parce qu’il était capable de remporter les arrivées en montées, mais aussi de bien grimper, allant même jusqu’à s’échapper dans une étape de montagne… Vous aussi, vous trouvez que ça commence à faire beaucoup ? A priori, d’ici quatre ou cinq ans, quand il se sera un peu affiné, il sera mûr pour jouer le maillot jaune. On pourra avoir un beau duel face à Thibaut Pinot ou Pierre Rolland, si ces derniers progressent en chrono… Bref, on avait tablé sur un abandon du Slovaque de la Liquigas, mais ça n’aura pas été le cas et il amène le maillot vert sur les Champs-Élysées avec 2000 points d’avance sur le deuxième…

Le deuxième, justement, c’est André Greipel. Et pour moi, si on parle uniquement de capacités dans les sprints massifs, c’était lui le meilleur sprinteur du peloton cette année, avec trois victoires d’étapes à son actif. Autant que Mark Cavendish qui, pour la quatrième fois consécutive (!), s’impose sur les Champs-Élysées et qui a été élu, par un jury de connaisseurs, meilleur sprinteur de l’histoire du Tour. J’aurais plutôt élu Erik Zabel, mais bon… Si Greipel n’était pas le plus rapide, c’était sans doute le Britannique alors. Britannique de la Sky d’ailleurs, est-il la peine de le rappeler… Le champion du monde aura encore réussi son Tour et aura même bossé en montagne… N’importe quoi… Et il n’aura même pas abandonné en cours de route alors qu’on l’annonçait depuis le début ! Juste pour nous faire ch…

Et du côté des autres, le « gratin » du sprint comme on l’avait dit… Pas de quoi se relever la nuit. Matthew Goss aura été souvent placé, jamais gagnant. Les autres auront tous abandonné ou se seront manifestés par leur présence dans les dernières places du classement. Mention spéciale à Mark Renshaw qui arrivait en concurrent sérieux de Cavendish et qui aura brillé par son absence avant d’abandonner définitivement.

Voilà, les coureurs ont achevé leur ballade sur les Champs. Le Tour 2012 s’achève, avec un gout d’inachevé justement. Vivement l’an prochain, avec le centième Tour de France et, on l’espère, un spectacle moins soporifique ! Un petit pronostic yaourt pour terminer ? L’an prochain, le vainqueur s’appellera Christopher Froome (Radioshack).

B.

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